Exit le Théâtre de l’Opéra de la Cité de la Culture, la cérémonie d’ouverture de la 34e édition des JCC, prévue du 28 octobre au 4 novembre 2023, réintégrera son lieu habituel, à savoir la mythique salle du cinéma le Colisée de Tunis.
Voilà de quoi décentraliser un tant soit peu la manifestation dont les sections principales, cérémonies et autres sélections officielles se déroulaient, depuis de bonnes années, à la Cité de la culture, loin de l’effervescence permise par les rues animées de l’Avenue Habib Bourguiba qui ont, toujours, et depuis sa création, conféré une ambiance spéciale au festival et ont permis son ouverture à un large public. On espère aussi et surtout que la répartition des projections et autres sections du programme opéreront aussi un retour aux sources pour en finir une fois pour toutes avec le cloisonnement de ces dernières années.
La nouvelle a été annoncée dans un communiqué publié, le 12 septembre, sur les réseaux sociaux du ministère des Affaires culturelles à la suite d’une réunion de travail traitant des préparatifs de cette édition exceptionnelle.
Exceptionnelle essentiellement, aux dires de Férid Boughedir, directeur d’honneur de cette édition, par la taille qu’elle accorde, aux côtés de toutes ses compétitions maintenues, et des sections principales, à une section de célébration de l’année du «Centenaire du cinéma tunisien : décembre 1922 – décembre 2023» qui vient commémorer un long parcours commencé par le premier film tunisien de fiction «Zohra» de Samama Chikli, un des tout premiers films réalisés par un autochtone sur le continent africain, film ayant vu sa première sortie sur les écrans tunisiens en décembre 1922.
Organisée au sein des JCC de façon autonome par la Cinémathèque tunisienne, sous la gestion du Cnci, la célébration du centenaire sera, note encore Férid Boughedir, composée, entre autres, de projections de films restaurés, d’hommages à des cinéastes, producteurs, techniciens, distributeurs, comédiennes et comédiens d’hier et d’aujourd’hui, de montages d’actualités filmées sur les tournages de films en Tunisie, et de l’activité cinématographique, y compris sur l’histoire des JCC elles-mêmes, des expositions de photos et de pièces rares, entre autres.
L’idée étant «d’évaluer une large partie du chemin parcouru par le cinéma tunisien, qui est aujourd’hui encore considéré par la critique internationale, grâce à ses réalisatrices, ses réalisateurs et ses entrepreneurs de cinéma, comme l’un des plus novateurs, audacieux et originaux, parmi les cinémas de sa région, jusqu’à cette année 2023, nouvelle année de confirmation et de reconnaissance du cinéma tunisien à l’échelle internationale.», lit-on dans l’édito de cette édition à venir.
Laquelle édition, avec ses compétitions officielles réservées comme toujours aux nouveaux films de création artistique des pays africains et arabes, va mettre à l’honneur deux de ces pays : le Sénégal, pays invité de la session, et dont le cinéma a été, dès l’origine, un fidèle compagnon du parcours historique des JCC, depuis le premier “Tanit d’or” du festival remporté en 1966 par Ousmane Sembene pour «La Noire de…»
Et la Jordanie, à laquelle sera consacré le «Focus 2 023», coups de projecteur sur cette jeune cinématographie arabe qui s’affirme par la qualité de ses films et par la nouvelle dynamique mise en place pour son soutien au cinéma.